Ce que l’on jette par-dessus bord
par la Rédaction
Remarquable et terrible dessin d’Herrmann dans la Tribune de Genève: un migrant se noie dans la mer, et d’un bateau accouru à son secours, on lui lance une bouée faite de … fil de fer barbelé.
Presque tous les jours, nous apprenons la mort de migrants, souvent des enfants, noyés dans la mer Egée, dont les corps sont repêchés ou rejetés par les vagues sur les côtes.
On pourrait mettre fin à cette hécatombe, en assurant la traversée de ces gens sur des bateaux dignes de ce nom, ou en ouvrant le mur que la Grèce a construit sur sa frontière avec la Turquie.
Par ailleurs, il faut relever que la Turquie n’a pas le droit de retenir les migrants, et que le rôle de geôlier que l’UE veut lui faire jouer pour 1000 € par tête est illégal. En effet, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 énonce dans son article 14: ” Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays.” La Convention de Genève de 1951 donne à cette protection une traduction en droit international public.
Ces migrants ont donc le droit de quitter librement la Turquie et d’aller dans le pays de leur choix et d’y déposer leur demande d’asile, qui pourra être acceptée ou refusée.
Il y a urgence à changer d’attitude, car avec la bouée en fil de fer barbelé, ce sont ses valeurs que l’Europe jette par-dessus bord.