Le Parlement allemand: une déclaration sans valeur

Par La Rédaction

La déclaration du Parlement allemand du 2 juin 2016 reconnaissant le “génocide arménien” est nulle et non avenue pour la Turquie, pour ceux qui pensent que l’Histoire est une science et pour ceux qui prônent la primauté du droit.

Tout d’abord, en effet, il n’appartient pas aux politiques d’écrire l’Histoire, ils n’en ont d’ailleurs pas la compétence.

L’Histoire est une science, et constitue le champ d’étude de scientifiques appelés historiens. Ces historiens ont bien sûr leur domaine de spécialisation et d’expertise: le Moyen-Âge, l’Antiquité, l’Empire romain, la Première guerre mondiale, etc.

Les historiens spécialistes de l’Empire ottoman rejettent pour la plupart la qualification de “génocide” pour les événements qui se sont déroulés en 1915 sur le territoire de l’Empire.

La seule voie pour trouver un accord entre Turcs et Arméniens sur la lecture des événements de 1915 est la mise en place d’une commission d’historiens experts de cette époque –provenant de divers horizons: Arméniens, Turcs, Britanniques, Français, Américains, Russes, …-, comme stipulé dans les Protocoles de Zurich de 2009, signés entre la Turquie et l’Arménie sous les auspices du gouvernement suisse. L’ouverture de toutes les archives et les travaux de ces scientifiques doivent faire toute la lumière.

Alors que la partie turque appelle de ses vœux le lancement des travaux de cette commission d’historiens et déclare en accepter les conclusions finales, la partie arménienne évite systématiquement toute confrontation scientifique, fuit à toute occasion le débat historique et cherche plutôt à établir la «vérité historique» par le biais de la politique, avec un lobbying soutenu ciblant les politiciens, notamment en période électorale. Une vingtaine de parlements ainsi manipulés ont, par la suite, voté des résolutions ou des lois déclaratives de reconnaissance du “génocide arménien”.

Après avoir mis en scène les politiques, les militants arméniens recourent aussi aux stars du showbiz, comme le chanteur Charles Aznavour, l’acteur Georges Clooney ou le cinéaste Fatih Akin, ou de la religion comme le pape. Tout, plutôt que les historiens …

Ensuite, le droit ne peut plus être instrumentalisé pour imposer le point de vue arménien sur les événements de 1915 depuis l’arrêt du 15 octobre 2015 de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire qui a opposé Doğu Perinçek à la Suisse.

L’arrêt autorise la libre expression des opinions, que celles-ci elles prônent ou réfutent le qualificatif de “génocide” pour les événements qui se sont déroulés il y a plus d’un siècle sur le territoire ottoman. Chacun peut exprimer son point de vue librement, dans un sens ou dans l’autre, évidemment sans appel à la haine, ce qui serait bien sûr intolérable et condamnable.

Ainsi, en conclusion, la déclaration du Parlement allemand est doublement inacceptable. Son explication est d’ordre essentiellement politique et se fonde sur des motivations moins avouables que la fausse générosité ou l’empathie pour les victimes dont elle se drape. Nous reviendrons sur ce sujet.

bleuturquoise.ch